Le mot « metaverse » est présent sur toutes les lèvres depuis les dernières annonces de Facebook qui s’appelle d’ailleurs dorénavant Méta. Et pour cause, ce mot porte derrière lui de nombreuses promesses pour les entreprises et pour les individus. Mais pour savoir exactement ce à quoi l’on aura affaire, il convient avant tout de comprendre ce que l’on entend par « metaverse ».
Qu’est-ce que le Metaverse ?
Le mot metaverse (traduit par métavers en français) est formé par la contraction de « meta » et « universe ». Un metaverse est donc un meta-univers, ce que l’on traduit grossièrement par « univers alternatif », « univers parallèle » ou « monde virtuel ».
Dans le langage technique, un metaverse est un monde numérique dans lequel plusieurs personnes ont la possibilité d’interagir entre elles en exploitant des représentations virtuelles d’elles-mêmes. La définition de ce concept de science-fiction reste encore floue à l’heure actuelle. Toutefois, certaines caractéristiques permettent de reconnaître un metaverse :
Une représentation fictive du monde réel
Par définition, le metaverse est un monde alternatif. Mais pour qu’un environnement virtuel soit un metaverse, ce dernier doit obligatoirement s’inspirer du monde réel. C’est-à-dire imiter les pratiques, les personnages, et les objets du monde réel sans toutefois en être une copie réaliste. Les utilisateurs d’un metaverse ont donc la possibilité d’évoluer dans un monde irréel tout en se comportant comme ils le feraient dans le monde réel.
Un univers toujours actif
Tout comme le monde réel, le metaverse existe de manière continue, c’est-à-dire qu’il ne s’arrête jamais. Il continue d’évoluer même après qu’un utilisateur se soit déconnecté, ce qui crée un effet FOMO (Fear Of Missing Out), la peur de rater quelque chose. Cela entraîne une sorte d’addiction qui conduit l’utilisateur à se connecter régulièrement pour ne rien manquer.
Un environnement accessible avec des outils informatiques
Puisque le metaverse n’est pas réel, le seul moyen pour un utilisateur d’y accéder est d’utiliser un outil informatique. Il peut s’agir d’un casque de réalité virtuelle, d’un ordinateur, d’un smartphone ou d’une télévision.
Facebook crée un metaverse
Les metaverse connaissent un essor à grande vitesse et nombreuses sont les entreprises à se lancer dans l’aventure avec les espaces virtuelles. C’est le cas par exemple de Facebook, le géant de l’interconnectivité qui a annoncé sa transformation en Meta (nouveau nom de Facebook).
Si son projet de création d’un metaverse existait depuis 2016, ce n’est que récemment, suite à l’annonce d’Horizon, un univers ludique et social en réalité virtuelle que l’ampleur de la chose s’est réellement manifestée.
Un recrutement de 10 000 individus hautement qualifiés a également été annoncé au profit des 5 prochaines années. Selon Méta, les profils recherchés devraient participer à la création de ce qui est décrit comme la « plateforme informatique du futur ». Se posera certainement l’usage de cryptomonnaies spécifiquement dédiées aux échanges de biens et de services dans le métaverse.
Il s’agit d’une sorte de futur internet dans lequel les internautes navigueront en 3D, avec des avatars et des casques de réalité virtuelle. Méta décrit d’ailleurs son projet comme « une nouvelle phase d’expériences virtuelles interconnectées employant des technologies telles que la réalité augmentée et la réalité virtuelle ».
Cette notion de metaverse se retrouve dans un état embryonnaire dans de nombreux jeux vidéo multi-joueurs. Le metaverse se présente alors sous forme de mondes persistants. Une version un peu plus évoluée se retrouve dans Ready Player One, un film de science-fiction dans lequel les personnages enfilent des tenues haptiques et des visières pour rejoindre l’Oasis, un monde parallèle au monde réel.
Second Life précurseur du metaverse
Si Facebook prévoit donner une tout autre dimension au concept de metaverse, il n’en est pas pour autant le précurseur. Second Life, l’un des premiers mondes de réalité virtuelle est sans doute l’exemple le plus cité dans ce domaine. Il s’agit d’une antique solution d’univers virtuel ayant réussi à créer une expérience très positive avec la possibilité pour des millions d’autres utilisateurs d’y participer.
Le projet Second Life a vu le jour en 2003 après 4 longues années de développement. Dans ce metaverse, les participants pouvaient mener une existence spéciale dans un monde irréel, une expérience différente de ce qui est possible dans ce monde fait de matière. Selon Les Inrocks, le jeu comptait 60 000 utilisateurs connectés en 2012, mais son plus grand record est celui de 2007 avec 1,1 million d’utilisateurs actifs en un mois.
Même si le projet reste cantonné à une niche précise, Second Life continue d’exister. Le projet bénéficie même de nouveaux investissements pour reprendre vie.
Toutefois, la principale différence entre le metaverse annoncé par Meta et Second Life réside dans le fait que le jeu utilise SL Viewer — un logiciel de navigation en 3D — alors que Meta utilise un casque VR. En effet, Second Life estime que la VR optionnelle améliore le monde virtuel. Il n’est donc pas prêt à utiliser des casques de réalité virtuelle tant que le matériel ne sera pas meilleur.
Le metaverse pour le B2B
Alors que le monde parle encore des prouesses de Second Life et de Meta, dont le projet est toujours en phase gestatoire, un autre géant — Microsoft — prend de l’avance sur les choses en incorporant des fonctionnalités de metaverse à sa plateforme Azure Digital. L’objectif est de créer un metaverse B2B pour rendre le concept accessible dès maintenant pour les industriels.
Pour cela, l’entreprise s’est alliée avec Cosmo Tech, un groupe français expert en jumeaux numériques. Les premiers usages de ce metaverse associent simultanément les mondes physiques et numériques. Cette innovation est censée donner aux entreprises les moyens de visualiser leurs processus et leurs systèmes afin d’améliorer leurs process.
Pour le CEO et cofondateur de Cosmo Tech, Hugues de Bantel, la principale problématique des dirigeants d’entreprise est de visualiser l’impact de leurs choix à court, moyen et long terme. Pour illustrer leur vision du metaverse, les deux protagonistes ont effectué des démonstrations les 9 et 10 novembre 2021 au salon Sido Lyon.
De ces démonstrations on retient que le metaverse permet d’avoir une représentation de tout ce qui se passe dans un magasin de distribution. Les dirigeants peuvent donc identifier les rayons mal remplis et définir le de caisse à utiliser pour améliorer les ventes.
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